Je travaille au sein du Centre national de la musique (CNM), l’établissement public du ministère de la Culture qui gère la filière musicale en France (équivalent du CNC, établissement dédié au cinéma, pour la musique). A sein du CNM, je dirige tous les services que l’on propose aux professionnels de la musique : formation professionnelle, livres sur les métiers, rendez-vous de conseil etc. Je dirige également les partenariats avec les grands projets de la filière musicale (festivals : Printemps de Bourges, Francofolies, Festival d’Aix-en-Provence, Rock en Seine etc // musées : musée Gainsbourg, Philharmonie, musée de l’immigration etc // institutions : Bibliothèque national de France, Radio France, INA etc), et la communication du CNM.
Quel a Été votre parcours
J’ai passé mon bac S en 2004 à Roche-Arnaud au Puy, puis je suis partie au lycée du Parc à Lyon pour faire une hypokhâgne. J’ai ensuite déménagé à Paris pour étudier à Sciences Po et, après l’obtention de mon master Affaires Publiques, j’ai poursuivi mes études à l’ESSEC, avec un job à mi-temps (alternance) à la Caisse des Dépôts au service mécénat. Une fois mon master obtenu à l’ESSEC, en 2012, j’ai rejoint l’Opéra de Paris où j’ai travaillé pendant 8 ans, d’abord en tant que responsable du Club entreprises de l’Arop (l’association chargée de lever du mécénat pour l’Opéra) et ensuite en tant que Directrice adjointe au développement et au mécénat. En 2020 j’ai rejoint le Centre national de la musique, nouvel établissement créé par le Président de la République au service de la musique, où je suis depuis Directrice du développement, de la communication et des partenariats.
Racontez une anecdote ou un souvenir qui vous a marqué au conservatoire.
Je me souviens avec émotion du stress et de l’excitation avant les galas de danse… la préparation dans les loges, la laque qui nous piquait les yeux, les épingles à chignon qui nous rentraient dans le crâne, le droit de se maquiller avec le maquillage de maman, les jolis costumes qui nous faisaient nous sentir belles,
l’odeur de la colophane, les scotchs et interscotchs sur scène pour se positionner correctement, la chaleur des projecteurs, les stratégies pour se cacher dans les pendrillons tout en essayant d’apercevoir la famille dans la salle… et une année, le coup de chaud de trop et – horreur – mon nez qui se met à saigner au moment d’entrer sur scène. Une maman en coulisse me fiche un coton dans le nez et zouh, en piste ! A la fin du spectacle, mes parents m’assurent que ça ne s’est pas vu du tout, que vraiment personne ne s’est aperçu de rien… jusqu’à ce qu’un de leurs amis vienne nous saluer et me demande « ben alors Anne-So qu’est-ce qu’il t’était arrivé pour que tu danses avec du coton dans le nez » ? Mortification… Mais surtout que de fierté de danser devant autant de monde ! D’avoir su retenir tous ces pas, de danser au son de la musique et de voir le public concentré sur ce qu’on leur donnait à voir. Et l’émotion, à la fin de la variation, d’entendre les applaudissements venir récompenser nos efforts ! Ces souvenirs sont inoubliables et je les chéris comme autant de témoins d’une époque très heureuse.
Le conservatoire en 3 mots :
- Excellence
- Copains
- Premiers émois artistiques
qu’est ce que cela vous a apporté d’être élève au conservatoire dans votre activité aujourd’hui ?
Une première expérience de la musique qui a forgé ma sensibilité à ce milieu. Un regard certain pour la danse, qui m’a permis d’être pertinente dans mon approche de la programmation artistique de l’Opéra de Paris, que j’ai eu pour mission de promouvoir pendant les 8 ans que j’ai passé au sein de cette belle maison. Aujourd’hui, une sensibilité pour le monde artistique et une conviction que l’apprentissage de la musique et/ou de la danse contribuent à façonner une société.
Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu au conservatoire ?
L’excellence ne s’obtient qu’à force de persévérance et d’engagement.
Un conseil pour nos élèves ou nos futurs élèves ?
Si vous ne choisissez pas de vous orienter vers une carrière artistique, sachez que votre amour pour la musique ou la danse peut aussi vous amener à envisager des métiers, en dehors de la pratique artistique, au sein de la filière musicale. Le secteur de la musique recrute à plein d’endroits, dans des jobs rémunérateurs et passionnants : éditeur de musique, producteur de spectacle, responsable de communication au sein d’un label, administrateur d’ensemble, ou même comptable au sein d’un festival de musique. Il existe énormément de métiers dans la musique, et votre passage au conservatoire du Puy est un formidable atout pour vous lancer dans une carrière pour les entreprises du secteur musical.