Quel a Été votre parcours
Je suis Antoine Alcaraz, et je vais entrer dans ma 26e année en 2024. Quand j’ai été admis au conservatoire de théâtre du Puy, j’avais 19 ans et je sortais du lycée. Bac L, option lourd théâtre. Je venais du Périgord, je ne connaissais personne ici et réussir cette audition, c’était une grande victoire pour moi. Après deux ans, je suis reparti avec un diplôme d’études théâtrales en poche et surtout, tous les enseignements de Carole Baud. Après, je suis rentré dans une école supérieure du nom de “Théâtre du Jour”, à Agen, fondée par Pierre Debauche et Françoise Danell (<3). Pendant trois ans, l’école a sorti un nouveau spectacle tous les mois. On apprenait le métier en jouant, mais aussi en construisant les décors, les lumières, en mettant en scène. Je l’ai terminé en juillet 2022 et là, je suis rentré dans “la vie active”. C’est aussi dur qu’on le dit. On sort et on n’existe pas vraiment dans le milieu de l’acteur. Alors j’en ai profité pour apprendre le jeu cinéma, j’ai envoyé des centaines de CV pour participer a des courts-métrages bénévoles, j’en ai joué dans une dizaine. Entre temps, je suis devenu assistant mise en scène pour un opéra, La Traviata et ensuite avec la même équipe West Side Story en 2024. Ce qui m’amène à aujourd’hui et à la fin de mon parcours pour l’instant. Je vais décrocher mon intermittence à la fin de l’année en signant comme rôle principal dans le spectacle ‘DIVA’ du Cabaret Voulez-Vous. On ne dirait pas, mais devenir intermittent deux ans après la sortie d’école, c’est assez chouette ! Et surtout en faisant
uniquement ce que je veux/j’aime. D’ailleurs, je suis actuellement en négociation pour tourner mon premier court-métrage professionnel basé sur une histoire que j’ai écrite.
Racontez une anecdote ou un souvenir qui vous a marqué au conservatoire.
Un moment qui m’a marqué, c’est cette fois où Carole nous a tous mis en ligne, assis, et nous a demandé chacun son tour de nous positionner devant tous les autres, debout, et sans rien dire. Je me souviens de Jordan qui avait commencé et qui au bout de deux minutes avait craqué et sortit un “bonjour” de nulle part qui m’avait fait mourir de rire. Quand est venu mon tour, j’ai compris quelque chose, j’ai jamais été un bon élève en classe et j’étais souvent au centre de l’attention alors, en me trouvant immobile là devant tout le monde sans pouvoir rien dire, j’ai compris que l’acteur et à la merci des spectateurs, et que s’il veut interpréter correctement, il doit être humble et laisser la place au personnage. C’est ce que j’avais dit à Carole après l’exercice, “on se sent humble”, elle m’avait répondu “, c’est étonnant venant de toi.” J’ai beaucoup grandi ce jour-là.
Le conservatoire en 3 mots :
- Bienveillance
- Fun
- Maison
qu’est ce que cela vous a apporté d’être élève au conservatoire dans votre activité aujourd’hui ?
Et bien, je suis toujours un comédien, heureux de faire ce que je fais. J’attends la prochaine fois où je vais évoluer dans mon jeu et dans ma carrière. Comme disait Carole “On passe régulièrement par des phases où on perfectionne son jeu, et puis plus rien ne va, on se remet en question, et notre jeu change en mieux.”
Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu au conservatoire ?
Quand je suis sorti du conservatoire, mon jeu était encore très léger et je savais que je devais faire
une école en plus après. Et puis Carole m’a dit “tu veux être un bon comédien ? Joue joue joue et
encore joue.” C’est ce que j’ai fait, et ce que je fais encore. C’est le meilleur conseil que je pouvais
recevoir.
Un conseil pour nos élèves ou nos futurs élèves ?
- Jouez, jouez jouez et encore jouez ! N’allez pas faire les écoles qui coûtent cher pour devenir comédien, c’est un piège. Trouvez des écoles avec des petites classes et des profs qui ont du temps pour vous, comme au conservatoire du Puy.
- Formez-vous dans plein de disciplines différentes. Du chant, de la danse, de l’aïkido ou autre, plus vous saurez faire des choses plus vous nourrirez d’expériences vos personnages !
- “Ecrivez vos propres personnages.” – Pierre Debauche. Si vous voulez jouer un archétype, où quelque chose en particulier, faites le, écrivez le pour vous. Si c’est nul, alors vous apprendrez.
- “Apprendre ne déçoit jamais” – Françoise Danell. Alors n’ayez pas peur de vous tromper, et même, trompez vous s’il vous plaît.